Dans cet exercice, le symbole
désigne un entier naturel, avec
; tous les ensembles considérés sont non vides, finis et constitués de nombres réels distincts ; de plus, on conviendra d’écrire tout ensemble fini
à
éléments réels distincts en ordonnant toujours
si bien que
\(a_1< a_2< \cdots. Étant donné un tel ensemble, on note
la somme de ses éléments, soit :
En particulier, lorsque
et donc
est un singleton,
.
On dit que l’ensemble
est à sommes toutes distinctes (en abrégé que
est STD) quand, pour toutes parties non vides distinctes
et
de
,
. Cela revient à demander aux
sommes que l’on peut former avec des éléments de
d’être toutes distinctes.
Par exemple,
est STD parce que les nombres
sont tous distincts. En revanche,
n’est pas STD parce qu’en prenant
et
, on a
, bien que
.
Partie 1 - Exemples et contre-exemples simples
1. Expliquer pourquoi le nombre de sommes à envisager pour étudier le caractère STD de
vaut
.
2. Montrer que l’ensemble
est STD mais que l’ensemble
ne l’est pas.
3. Quel(s) ensemble(s)
contenant
est (sont) STD ?
4. Soit
et
deux ensembles non vides et finis de réels distincts, avec
(c’est-à-dire que
est un sous-ensemble de
).
a. Si
est STD, justifier que
l’est aussi.
b. L’ensemble
peut-il être STD si
ne l’est pas ?
5. Soit
un ensemble non vide et fini de réels distincts. On suppose que
n’est constitué que de nombres entiers et qu’il est STD. Justifier que
puis que
sont aussi STD.
Partie 2 - Construction d’une suite
On considère la suite
définie par
et par la relation de récurrence, valable pour tout
,
6. Vérifier que
et
. Calculer
.
7. Rédiger sur votre copie un programme en langage Python qui renverrait
(qu’on ne calculera pas).
8. Étudier le sens de variation de la suite
.
9. Montrer que, pour tout
, l’ensemble
est STD.
10. Montrer que
est en fait une suite géométrique que l’on déterminera.
Partie 3 - Suites STD
Une suite
est dite STD lorsqu’elle est strictement croissante, qu’elle est composée d’entiers strictement positifs et que, pour tout
, l’ensemble
est STD.
Par exemple, la suite étudiée dans la partie 2 est une suite STD.
11. Soit (𝑢𝑛) une suite STD quelconque.
a. Montrer que pour tout
:
.
b. En déduire que pour tout
:
.
12. Le but cette question est d’affiner la minoration obtenue à la question précédente. Pour ce faire, nous aurons recours aux probabilités, et nous dirons qu’une variable aléatoire
à valeurs dans un ensemble réel fini non vide
à
éléments distincts suit une loi uniforme quand toutes les valeurs qu’elle peut atteindre sont équiprobables. Ainsi,
.
a. Soit
une suite STD quelconque. Pour
, on considère les variables aléatoires indépendantes
qui suivent la loi uniforme sur la paire
: ainsi, pour chacun des indices
.
On pose
.
On admet que
et que
.
Après avoir justifié que
et
, calculer l’espérance
et exprimer la variance
en fonction de
.
b. Montrer que
suit une loi uniforme sur un ensemble de
entiers relatifs, symétrique par rapport à
, et dont les éléments sont non nuls et de la même parité.
c. En déduire que pour
,
.
d. Proposer une valeur de
pour laquelle cette inégalité fournit un minorant plus grand qu’en 11.b.